Un tribunal français retire la peine d’un patient qui a consommé du cannabis médical

Le français Sébastien Béguerie a été condamné à 15 jours de prison après que 19 plantes de cannabis furent retrouvées au mois de février dernier à son domicile de Marseille. Désormais, même si le jeune homme de 31 ans a été jugé par un tribunal, aucune peine ne lui sera infligée, car il a prouvé qu'il utilisait l'herbe à des fins thérapeutiques pour ses problèmes mentaux.

Béguerie, qui souffre de troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité et bipolarité, a commencé à se traiter avec du cannabis en 2011 alors qu'il était étudiant en master aux Pays-Bas. Lorsqu'il retourna dans son pays d'origine, il se rendit compte que les traitements chimiques qu'il devait suivre faisaient de lui « un zombi » : il remarqua que sa santé se détériorait progressivement et qu'il ne pouvait pas travailler. Par conséquent, il décida d'utiliser de nouveau du cannabis.

Avec le soutien de son père, il voulut d'abord obtenir l'aide d'une pharmacie aux Pays-Bas, mais le produit était très cher. Par conséquent, en octobre 2014 il commença à en cultiver à son propre domicile. Après les inconvénients judiciaires, l'accusé appuya sa défense devant les tribunaux en présentant toutes les ordonnances de médecins luxembourgeois, français et hollandais qui lui avaient prescrit du cannabis thérapeutique pour des raisons de santé.

Béguerie n'est pas n'importe quel patient. Il a été l'initiateur de plusieurs initiatives cannabiques et a fondé l'Union Francophone de Cannabinoïdes en Médecine « UFCM iCare ». Son avocat a déclaré qu'à sa connaissance, c'est la première fois qu'une décision de ce type est prise en France dans le cas de culture du cannabis médical pour traiter des problèmes mentaux.

La nouvelle a été reçue de manière positive au sein d'un pays aussi restrictif à ce sujet. De ce fait, en 2013, l'usage médical du cannabis a été reconnu, il était limité à des patients souffrant de sclérose en plaques et n'était toujours pas disponible pour ces derniers. Il s'agit d'une nouvelle étape pour une Europe de plus en plus engagée auprès des patients qui ont besoin de cannabis afin de pouvoir mener une vie normale.