DJ Short, le Willy Wonka du cannabis

Les initiales DJ ne viennent pas de disc jockey, mais de son nom (Daniel John) tandis que Short est un pseudo, plutôt ironique, d'ailleurs, puisque le mec est très grand. Il habite actuellement dans l'Oregon, est divorcé et a trois enfants plutôt âgés, pour ne pas dire adultes. Des détails normaux qui reflètent une vie normale sauf que Short, après avoir fait des études de biologie et de psychologie cognitive, s'est consacré à la production et au développement des variétés du cannabis.

Quand il a commencé à cultiver des Sativas en intérieur à la fin des années 70, il s'est rendu compte qu'il s'agissait de plantes très délicates avec des cycles de production d'environ 4 mois. Après l'arrivée de projecteurs de lumière plus puissants et de variétés Indicas venues d'Afghanistan, il réussit à diminuer le cycle de moitié. Cependant, l'effet narcotique des Indicas, beaucoup plus puissant, le défonçait trop ce qui l'a poussé donc à créer un hybride de production efficace mais avec une défonce plus active.

Blueberry gum.Photo de seedfinder

 

C'est ainsi qu'est née la famille Blue, un mélange unique de Sativa pure Purple Thai (un croisement entre Chocolate Thaï et Highland Oaxaca Gold) et d'Indica afghane. Les caractéristiques principales de cette famille sont ses goûts légers, fruités (fruits des bois, baies, raisin...), doux et agréables. D'autre part, ils présentent une couleur qui tire au violet à la fin de la floraison avec des cœurs denses, remplis de résine et avec une bonne production.

Le premier petit de cette famille a été la Blueberry (80 % Indica, 20 % Sativa), tout un classique. La Flo est arrivée plus tard, (60 % Sativa, 40 % Indica), une herbe très psychédélique, à la défonce longue, avec un cycle de production de seulement 7 semaines. De nos jours, n'importe quelle variété dont le nom contient blue ou berry est un clone ou un ancêtre de la variété que Short a développée dans son armoire à cette époque-là.

Blueberry de DJ Short (Photo de Seattle Weekly)

L'un des rares livres qu'il a publiés à ce sujet est apparu en 2003 avec le titre de "Cultivating Exceptional Cannabis: An Expert Breeder Shares His Secrets" (Culture du Cannabis Exceptionnel : L'expert dévoile ses secrets). Dedans, mise à part la partie génétique et scientifique, on peut apprécier son intérêt pour des aspects sophistiqués comme le goût et l'odeur de la variété. Il y a d'ailleurs tout un chapitre qui classifie les différentes odeurs et les différents goûts tout en expliquant comment les obtenir.

Short s'est aussi intéressé récemment à l'altération de différentes variétés consommées à des fins thérapeutiques avec des niveaux de THC très bas, mais des niveaux de CBD très élevés, un principe non psychoactif qui provoque des effets anti-inflammatoires tout en inhibant la transmission des signes liés à la douleur.

Malgré sa maîtrise, Dj Short n'est pas devenu un homme riche. Beaucoup d'autres y sont parvenus grâce à ses créations. Dans le marché des graines de cannabis c'est très difficile de breveter complètement une variété. Il a gagné sa vie avec la vente d'herbe et plus tard avec la vente au détail de graines ou en collaborant avec différentes banques de graines, principalement européennes. Son herbe est actuellement cultivée dans environ 60 pays et, comme il a l'habitude de dire, "c'est tout un trip de penser qu'à chacune de mes respirations, il y a quelqu'un dans le monde qui donne une taffe à une sorte d'herbe issue de mon travail".