Il est possible d’obtenir un résultat positif à une analyse de cheveux sans avoir goûté au cannabis

L'analyse des cheveux pour détecter les cannabinoïdes s'applique fréquemment pour les contrôles du travail afin de déterminer le comportement des employés ou pour décider de la garde des mineurs. Toutefois, ce mois d'octobre, le magazine « Scientific Reports » a publié une nouvelle étude menée par l'Université de Freiburg, en Allemagne, avertissant sur l'usage de ce type d'analyse.

Après avoir analysé des cheveux anciens et récents, avec des restes de différents types de THC (le composant psychoactif de la plante), les scientifiques ont trouvé trois cannabinoïdes chez des personnes qui n'en consommaient pas. D'après les chercheurs, les tests de cheveux qui sont effectués pour déterminer si une personne a fumé du cannabis sont inexacts et il est très probable que quelqu'un donne un résultat positif au cannabis alors qu'il n'en a jamais consommé.

Les cannabinoïdes peuvent avoir été transférés par des consommateurs réguliers (au travers des mains ou de la sueur) ou par la fumée. En réalité, on n'en trouve souvent pas en grande quantité dans les cheveux après en avoir consommé. Au contraire, il peut y avoir des débris dans les parties les plus anciennes des cheveux d'une personne, c'est-à-dire, dans les cheveux qui sont nés avant la consommation et qui ne devraient donc pas être affectés.

Les conséquences de l'utilisation de ces tests comme preuve dans des procès peuvent également provoquer des suites graves et injustes aux personnes examinées. Pour cette raison, les professionnels considèrent que d'autres évaluations scientifiques soutenant leur étude s'imposent d'urgence. À l'heure actuelle, il conviendrait de cesser d'utiliser ces méthodes dans des situations décisives.