Moms for Marijuana : les mères s’unissent pour conscientiser à l’usage du cannabis

Au cours de ses 10 ans d’existence, l’initiative internationale Mères pour le Cannabis (Moms for Marijuana) a rassemblé un grand nombre de mères du monde entier, ainsi que des pères et des personnes en général (il n’est pas nécessaire d’être parent), qui abondent pour l’éducation et la conscientisation à l’usage responsable du cannabis et à la nécessité d’exploiter les bienfaits médicaux de la plante.

Elles défendent également la légalisation du cannabis en tant que mesure pour rendre ce dernier point possible. Selon ses responsables, le changement sera bénéfique pour les générations futures car il leur permettrait de profiter de toutes les qualités du cannabis, restreintes par sa prohibition actuelle au niveau mondial.

Les membres du mouvement considèrent que poursuivre la lutte contre la consommation de cannabis est une preuve d’ignorance qui touche les futurs habitants de la planète. Leurs activités ont pour objectif de conscientiser à ce sujet, impulser l’éducation pour le changement idéologique et promouvoir le dialogue sur tous les aspects du cannabis, en retraçant son histoire et les bases sur lesquelles est fondée sa prohibition inappropriée.

Depuis la création du mouvement par Serra Frank en 2006, « Mères pour la Marijuana » a grandi jusqu’à devenir un projet international pour lutter contre les stigmates qui entourent le cannabis et ses consommateurs. La preuve de son succès et de sa portée sont ses 560 000 fans sur sa page Facebook et ses près de 27 000 followers sur son compte Twitter. En 2012, un autre projet a vu le jour en parallèle : Pères pour la Marijuana, qui compte près de 50 000 fans sur Facebook.

Serra Frank partage depuis des années ses fonctions de responsable de l’initiative avec Cheryl Shuman, directrice exécutive, et sa fille, Aimee Shuman, directrice adjointe. Cheryl a travaillé à la télévision américaine depuis son enfance, et a fait plusieurs apparitions dans différents programmes et films au cours de son adolescence.

We are super excited to have @CherylShuman and @AimeeShuman leading us into the future! #marijuanamoms #legalizeit pic.twitter.com/qbWUEuxk3Z

— Moms For Marijuana (@Moms4Marijuana) 23 de mayo de 2014

« Nous avons récemment fêté les dix ans du premier, plus important, plus ancien et plus respecté groupe d’activistes de femmes au monde », déclare Cheryl Shuman. Et elle poursuit : « Mères pour la Marijuana a actuellement plus de 130 sièges dans le monde », dans des pays tels que le Mexique, Porto Rico et l’Espagne.

Le fort engagement de cette américaine de 54 ans vis-à-vis du cannabis médical découle de sa propre expérience. En 2006 lui a été diagnostiqué un cancer qu’elle a essayé de combattre sans succès avec des traitements de médecine alternative. Elle a alors changé de stratégie et a commencé à utiliser la plante sous forme de jus et d’huiles. L’herbe a contribué à améliorer son état de santé ; c’est pourquoi elle a décidé de fonder le Club de Cannabis de Beverly Hills, sa première étape en tant qu’activiste pour un usage responsable du cannabis, qui passait d’abord par convaincre ses propres voisins.

Son objectif ? « Parvenir à ce que la consommation du cannabis soit aussi normale que boire du vin en mangeant », en faisant des démonstrations de produits et de services disponibles dans les marques de luxe les plus prestigieuses, et en organisant des goûters avec des conférences sur les voyages, la politique, les problèmes des enfants, la mode, le monde des vaporisateurs et tout ce qui est lié au secteur du cannabis. Selon Cheryl Shuman, les femmes sont la clé pour la légalisation : « Nous sommes les responsables des décisions de la famille ; après tout, les femmes achètent 85% de l’ensemble des produits de consommation et des produits pour le foyer ».

Avec le temps, et grâce à des dons de relations publiques hérités de son passé devant les caméras, Cheryl Shuman est devenue l’une des figures les plus connues du mouvement pour la réforme de l’usage du cannabis médical et a participé à des programmes de la BBC, la CNN et la Fox, entre autres chaînes TV, en défendant la cause. Elle est d’ailleurs déjà connue comme The Cannabis Queen of Beverly Hills, depuis qu’elle a été ainsi baptisée par le New York Times.

« Nos principaux objectifs sont l’éducation et l’engagement, que nous promouvons en utilisant des plateformes telles que les réseaux sociaux et les moyens de communication, et en organisant des réunions et des groupes de soutien », indique cette activiste déterminée.

Selon elle, les mères ayant des enfants qui souffrent de maladies telles que l’épilepsie « ont besoin d’aide et de soutien pour que leurs enfants reçoivent des traitements de cannabis médical ». Les membres du mouvement, également mères, veulent faire tout leur possible pour aider à conscientiser la société à l’importance de ce type de thérapies.

« Nous défendons un usage éthique du cannabis qui n’impliquerait pas d’augmentation de la consommation », indique Cheryl Shuman. Le secret résiderait en l’éduction des enfants dès leur plus jeune âge, aussi bien à l’école qu’à la maison. « Les parents et les professeurs doivent être informés des bienfaits de la plante afin de partager également cette connaissance avec leur familles et leurs collègues de travail », affirme-t-elle.

Quant à la position des gouvernements et des institutions supranationales, Cheryl Shuman pense que, lorsqu’ils se rendront compte des avantages du cannabis et des bénéfices qu’ils peuvent en obtenir à travers les impôts et la régulation de son usage, « ils prendront conscience qu’il peut non seulement contribuer au traitement de maladies, mais également à l’économie ».

Les efforts de cette coalition de mères déterminées portent déjà leurs fruits et, selon Cheryl Shuman, leur volonté de changer la conception sur le cannabis « a changé le monde ». Grâce à leur activité dans plus de cent pays aux quatre coins de la planète, « nous sommes en train de gagner la guerre dans l’opinion publique pour soutenir la légalisation du cannabis et en finir avec sa prohibition », déclare la responsable du mouvement. Les mères du monde se sont unies pour changer les choses. Quelqu’un osera-t-il les arrêter ?