- Imaginez qu’un jour vous décidez de monter une affaire et que les lois de votre État ou de votre pays ne vous permettent pas d’en faire la promotion à la radio, la télévision ou sur internet sauf si la grande majorité de votre public dépasse un certain âge. Que feriez-vous ? C’est la question que se posent actuellement les sociétés du Colorado qui distribuent du cannabis à usage récréatif. Qu’en est-il ?
Une fois de plus, les bonnes intentions de ceux qui prétendent balayer d’un revers de main les vieilles politiques prohibitionnistes se sont retrouvées nez à nez avec les autres législations qui n’ont pas encore été adaptées au siècle dans lequel nous vivons. La vertigineuse avancée de l’industrie du cannabis a dévoilé les nombreux points en suspens qu’ont laissés les politiques, qui ne se sont pas rendu compte qu’une fois que son usage médicinal et récréatif serait autorisé, les règles du jeu devraient changer. Il ne s’agit pas seulement du fait qu’une boutique puisse vendre du cannabis de manière totalement légale, mais aussi qu’elle puisse le faire dans les mêmes conditions que celles de la charcuterie du coin par exemple.
C’est pour cette raison qu’une fois que les forces de ceux qui vendent de la viande, du poisson ou même de l’alcool dans les états du Colorado et de Washington se sont égalées entre elles, il est étrange que ceux qui possèdent un commerce de cannabis ne puissent pas s’annoncer dans les lieux les plus communs. C’est ce que deux publications américaines ont dénoncé et dont le principal argument est le monde du cannabis. Les revues High Times et Westword, des publications alternatives, ont présenté une demande au juge du district de Denver au motif que les règles sont « déraisonnablement gênantes » et violent les droits de la liberté d’expression que la Constitution américaine énonce et garantit.
Publicité qui apparaît sur Westword
La réclamation introduite par les deux publications, qui envisage que les défendeurs soient le gouverneur John Hickenlooper et le chef du département étatique chargé de superviser l’industrie du cannabis, affirme que cette prohibition viole le Premier Amendementde la Constitution nord-américaine consacré à la liberté d’expression. De plus, elle rappelle aux autorités judiciaires que ce sont les résidents du Colorado qui ont voté en approuvant la dépénalisation du cannabis à usage récréatif et sa régulation sous les mêmes règles que l’alcool, une industrie où ce genre d’entraves n’existe pas.
Cependant,dans le règlement établi par les autorités étatiques du Colorado apparaît un point concernant uniquement et exclusivement la publicité. Entre les sommes dont doivent s’acquitter les personnes qui souhaiteraient ouvrir un dispensaire et la manière avec laquelle ils devaient répartir cela, les législateurs ont également prévu que les commerces qui se consacrent à la vente de cannabis à usage récréatif ne peuvent pas faire de publicité à la télévision, la radio, sur internet ou par le biais de publications imprimées sauf s’il leur est possible de prouver que le public âgé de moins de 21 ans ne dépasse pas 30 % de l’audience.
Cette interdiction s’étend également à toutes les publicités figurant sur des panneaux publicitaires ou à tout autre support situé à l’air libre. De même, toute campagne qui cherche à promouvoir une boutique de cannabis n’est pas autorisée à s’adresser à un public qui ne vit pas dans l’état du Colorado. Des indications extrêmement strictes qui, au contraire, ne concernent pas ceux qui vendent du cannabis à usage médicinal.
Pour l’instant, qui a raison ?
Dans un premier temps, Marcia Krieger, la juge qui a pris cette cause en main, a rejeté la demande. Elle a argumenté cela par le fait que la revue High Times tout comme la publication Westword devaient prouver que ces restrictions à propos de la publicité les ont affectées d’une manière ou d’une autre. Des allégations qui semblent être examinées par l’avocat de la revue, David Lane.
En attendant, nous connaissons déjà l’opinion de certains experts en la matière qui affirment que dans ce cas, le Premier Amendement ne couvre pas ce type de publicité. Lors d’une nouvelle confrontation entre les lois de l’état du Colorado et la législation américaine, deux jugements antérieurs rendus par le Tribunal Suprême des États-Unis ont maintenu que le premier amendement de la Constitution nord-américaine ne concernait pas le « discours commercial relatif à l’activité illégale ».
Le professeur Eugene Volokh de l’Université de Californie, expert en la matière, a affirmé que dans ce cas, “la restriction du discours commercial est imposée par l’État ». Une situation qui pourrait remettre en cause la déclaration du Département de Justice des États-Unis qui, en octobre 2013, a déclaré qu’il n’interviendra pas dans la légalisation de la marijuana au Colorado et à Washington, pour autant que des règles strictes soient établies pour maintenir le cannabis loin de la portée des plus petits, des bandes criminelles et des États voisins. Des mesures qui, dans le cas de la publicité, n’ont pas été outrepassées.
Ces annonces n’ont pas non plus franchi les limites
Profitant des lacunes qui se sont produites, entre-temps, au niveau des défenses légales morcelées des États-Unis, il y a déjà des sociétés liées au marché du cannabis disposées à promouvoir leurs produits à la télévision.
C’est le cas de MarijuanaDoctors.com, une entreprise qui agit comme intermédiaire entre les personnes qui cherchent du cannabis à usage médicinal et les médecins autorisés à la prescrire.
Cette annonce télévisée commencera prochainement à être diffusée sur des chaines comme Fox, CNN, ESPN et d’autres chaines dans le New Jersey, Chicago et le Massachusetts. Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette demande s’est retrouvée face à l’audience de masse presque deux décennies après que l’État de Californie, le premier à faire un pas en avant, dépénalise la consommation médicinale de cannabis. Sur le ton de l’humour, un trafiquant de sushi agit comme s’il devait vendre de la marchandise illégale à un client. Au final, la société MarijuanaDoctors.com pose une question aux téléspectateurs qui laisse clairement paraître ses intentions : « Vous n’achèteriez pas ses sushis de cette manière ? Alors pourquoi lui acheter du cannabis ? »
Malgré les ferreuses limites légales, il ne s’agit pas de la première champagne publicitaire liée à l’industrie du cannabis. En 2012, en pleine campagne pour réussir à obtenir la dépénalisation au Colorado, les activistes de Marijuana Policy Project ont réussi à insérer cette annonce lors du show de Ellen DeGeneres.
Ce même collectif a également réussi à obtenir que des chaines de la taille de CNN et MSNBC émettent un « spot » pendant la Convention Nationale pour l’investiture du parti démocrate, appelant à légaliser la marijuana.
Malgré tout, les audacieux entrepreneurs du cannabis qui voulaient promouvoir leurs produits par le biais du moyen de masse par excellence ont encore dû faire face à de nombreux obstacles. Comme le dit Jason Draizin, PDG de MarijuanaDoctors.com, son chemin n’a pas été simple du tout : « Pendant la dernière décade, nous avons été rejetés par d’innombrables chaines de télévision ». Cependant, sa détermination peut marquer un tournant important.
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Informations tirées de The Huffington Post, Time, Forbes et Denver Post.
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