Le cannabis est 114 fois moins mortel que l’alcool

D'après une étude publiée dans le Scientific Reports, le cannabis est 114 fois moins nuisible que l'alcool ou le tabac. Cela va plus loin, l'étude démontre que l'on sous-estime systématiquement les risques liés à l'alcool, la substance la plus mortelle, suivie de l'héroïne, la cocaïne et le tabac.

Pour arriver à ces conclusions, les auteurs de l'étude, les scientifiques Dirk W. Lachenmeir et Jürgen Rehm ont comparé la quantité de chaque substance que consommaient certains utilisateurs aux doses à partir desquelles ces substances sont habituellement mortelles. À en juger par leurs conclusions, le cannabis est la moins saine de toutes.

Les résultats pourraient influencer les débats ouverts à l'échelle nationale et internationale sur la situation actuelle du cannabis, sa légalisation ainsi que ses bénéfices. Et ce, même si, selon les experts, la nouvelle étude n'est rien d'autre qu'une façon de réaffirmer quelque chose que nous connaissons déjà et que d'autres études déterminent depuis des années.

Face à ces personnes qui considèrent que le cannabis peut comporter des risques pour le corps, les experts affirment que tout ce que nous ingérons est susceptible d'être un danger pour nous : manger trop de sucre va affecter nos dents et peut provoquer des diabètes, par exemple ; ou consommer du sel de manière excessive peut donner lieu à des problèmes vasculaires cérébraux.

Par conséquent, les chercheurs de cette étude suggèrent d'arrêter de parler de « risques relatifs au cannabis», de cesser de la considérer comme étant une « drogue illicite » et de mettre fin à « cette interdiction » non argumentée. Ils pensent que le moment est venu d'établir une nouvelle approche normative afin de tenir compte de ces substances qui, à l'instar de l'alcool, sont passées sous silence. 

Lachenmeir et Jürgen pensent que, étant donné le faible risque que suppose le fait de consommer du cannabis, il est nécessaire que les organismes officiels commencent à changer les lois. De plus, ils pensent que ces résultats peuvent servir pour que la lutte en faveur de la légalisation ait également pour but de faire de la prévention sur les effets de l'alcool et des cigarettes.

Pour sa part, le chercheur indépendant Christopher Ingraham croit que se déclarer comme étant contre « la consommation dangereuse du cannabis» et rentrer chez soi ensuite pour se relaxer avec « un verre mortel » est une effronterie.

Cette étude qui prouve que le cannabis n'est pas aussi mauvais que le déclarent de nombreuses autorités n'est pas la seule. Il y a quelques jours, l'Administration Nationale de Sécurité Routière des États-Unis publiait un rapport où elle indiquait que conduire après avoir consommé du cannabis n'augmente pas les possibilités d'avoir un accident.

Après avoir analysé des données de 2014 sur 9 000 conducteurs, les auteurs de l'étude ont déterminé que les conducteurs ayant entre 0.08 et 0.15 gramme d'alcool dans le sang avaient entre 4 et 12 fois plus de probabilités d'avoir un accident. Cependant, seuls 25 % des consommateurs de cannabis étaient susceptibles d'en avoir un.

Selon l'organisme, même ce pourcentage pourrait être une coïncidence plutôt qu'une réalité, car ceux qui ont eu un accident de voiture après avoir fumé du cannabis conduisaient sur des routes sinueuses et dangereuses.

Il est l'heure pour les politiques de tenir compte de ces rapports scientifiques: non seulement la stigmatisation du cannabis cesserait, mais en plus, les risques liés à d'autres substances plus dangereuses, mais acceptées presque de manière universelle commenceraient à être pris en compte.

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Informations tirées de Ncbi.nlm.nih.gov, Boingboing.net, Washingtonpost.com, Theverge.com, Weedist.com et Thinkprogress.org