Comment arroser correctement vos plantes de cannabis manuellement ?

L'arrosage des plantes de cannabis est tout un art. Cela pourra en faire sourire certains, mais c'est pourtant bien vrai et cela aura une incidence directe sur la qualité comme la quantité de votre récolte.

Assez souvent, les cultivateurs novices en la matière nous demandent quelle est la bonne quantité d'eau ou de solution nutritive nécessaire pour arroser leurs plantes. Pour cela, de multiples facteurs influents et variables lors de cette action vitale tant pour la survie comme pour le bon développement de votre culture de cannabis limiteront notablement notre intervention à distance.

Selon le climat de la position géographique où est située votre culture, cela dépendra également de la taille du pot utilisé, de la capacité comme du type de substrat, mais aussi de plusieurs caractéristiques liées directement à la variété cultivée, comme de l'expression phénotypique au sein de la propre lignée génétique... et oui ce n'est pas si simple !

En cultivant du cannabis à partir de graines, il existe un phénomène nommé la variation phénotypique, qui veut dire que vous trouverez des plantes d'une même variété dont l'expression de ses différents traits structurels variera significativement d'une plante à l'autre et sur de nombreux points concrets par exemple. Par conséquent, les besoins alimentaires sont sensiblement différents, c'est pourquoi il faudra savoir s'adapter à la situation.

Le climat

Le climat est une partie majeure à prendre en considération pour le bon arrosage manuel de nos chères plantes, tant en intérieur qu'en extérieur. Il est très important d'observer de près le climat de votre zone géographique, ou les conditions climatiques de votre espace de culture en intérieur durant toute la durée de votre cycle de culture (températures et hygrométrie).

D'une part, pour les précipitations et les températures froides en extérieur, qui pourraient mettre à mal le départ de votre plantation de cannabis, en ralentissant fortement la croissance de vos plantes et en attirant également l'apparition de divers champignons comme des insectes de différentes sortes. En intérieur, l'impact sera un peu moins important, mais la finalité quasiment similaire.

Mais pour le sujet central qui nous intéresse aujourd'hui, quel que soit le milieu environnemental, il est primordial de suivre de près quelles sont les variations globales des températures diurnes et nocturnes comme du taux d'humidité de ces deux périodes.

Ces valeurs sont les premiers indicateurs concrets, qui vous renseigneront directement sur les besoins réels de vos plantes. Il est vraiment important d'avoir un bon suivi comme une bonne lecture de cette partie, qui vient en complémentarité des différentes parties que nous vous expliquons ensuite ci-dessous.

Si vous cultivez dans un environnement chaud en permanence, pensez à mettre du paillage sur la superficie de votre substrat, ainsi qu'une quantité importante de perlite soit en surface ou à intégrer directement dans votre mélange de terre ou fibre de coco. L'ensemble de ces éléments favoriseront une meilleure rétention de l'eau et limiteront donc avec efficacité le phénomène d'évaporation. Ce qui permet finalement d'allonger la durée de l'arrosage précédent et de préserver la plante de toute carence hydrique et du stress associé.

A l'inverse, lorsque nous nous approchons de la période de récolte, généralement située à l'automne, si les pluies sont fréquentes et que nous avons des plantes qui sont presque prêtes à récolter, alors nous espacerons davantage la périodicité d'arrosage. Ce qui permettra dans ce cas d'éviter de nombreux problèmes fongiques (botrytis, mildiou, oïdium, etc.). Comme nous le disions dans l'introduction, il faut vraiment faire preuve d'adaptabilité pour cette partie...

La taille du pot et la capacité du substrat

La taille du pot utilisé est également un facteur important, car forcément, ce paramètre est en lien direct avec la capacité de votre substrat. Plus la taille du pot est importante et plus le besoin en eau ou solution nutritive sera logiquement élevé. Une erreur très commune, qui est en lien direct avec la partie suivante, est que si vous avez une jeune ou petite plante dans un grand pot, ayant entre une à trois semaines de croissance, ses besoins hydriques seront généralement assez faibles durant les premières semaines (pot de 25 à 40 L par ex.).

En conséquence de quoi, il vous faudra arroser avec une périodicité assez espacée à ce stade, sûrement une seule et unique fois par semaine, mais attention, toujours en vous basant en fonction du climat de votre région. À mesure que le temps passera, vos plantes vont croître comme leurs besoins en eau et nutriments.

La phase primaire d'arrosage est assez difficile à évaluer pour une majorité de cultivateurs débutants, mais conservez ces idées dans un coin de votre esprit, car c'est très fréquent et les cultivateurs novices manquent d'expérience pour avoir une lecture objective à ce niveau-là.

Ce qu'il se produit techniquement et concrètement, c'est que la présence d'oxygène est trop faible dans le substrat, mais surtout pour les racines de la plante, qui étouffent et cela empêche l'ensemble des métabolismes synergiques d'opérer et donc finalement tout développement de la plante de manière générale.

Il faut être vigilant, car si cette période de saturation en eau du substrat dure trop longtemps, cela pourrait entraîner le pourrissement des racines de vos plantes de cannabis et engendrer des problèmes associés comme l'apparition d'un champignon comme le fusarium. Le plus souvent, cela s'exprime par une croissance fortement ralentie.

C'est de cette manière, que l'on se retrouve avec des plantes de petites tailles et pas très jolies à regarder (feuillage abîmé, fripé, avec des décolorations et des tâches de différents types). Pour la suite, une fois que les plantes atteignent entre 70 cm et 1 m, les erreurs sont davantage tolérables, car la capacité d'absorption augmente significativement et l'arrosage devient ainsi plus facile à réguler et à réaliser. 

Selon le type de substrat utilisé, la fréquence d'arrosage diffère, tout simplement, car la fibre de coco est plus légère, plus aérée et moins dense par exemple, elle séchera donc beaucoup plus vite que la terre. Cette dernière ayant une densité plus importante, elle est donc plus lourde et plus compacte, elle sèche donc moins vite et son niveau de rétention est donc logiquement plus élevé de manière générale. 

La conclusion de cette partie est donc d'apporter une quantité d'eau cohérente face au climat, à la taille de la plante comme de la capacité du substrat.

La taille de la plante

Comme nous l'avons déjà mentionné dans la partie antérieure, plus la plante est petite et moindre seront ses besoins hydriques. À l'inverse, plus vos plantes de cannabis seront grandes et plus les besoins en eau ou solution nutritive seront importants. 

Il est nécessaire de faire preuve d'une certaine logique ou rationalité en tout état de cause. Mais attention, il faut encore et toujours tenir compte du climat sous lequel évoluent votre culture de cannabis, mais aussi des particularités ou besoins spécifiques de vos plantes dans le même temps.

Gardez à l'esprit, de surtout éviter la saturation fréquente du substrat en eau durant les 3 premières semaines de croissance, sinon vous limiterez dès le départ sa taille, mais aussi et surtout sa capacité de production. De cette manière, vous allez également affaiblir son système immunitaire, et ce qui pourrait engendrer le phénomène de pourriture des racines comme l'apparition de pathogènes.

Au-delà de 3 à 4 semaines de croissance, les choses seront beaucoup plus faciles à évaluer, ne pensez pas que plus c'est toujours mieux. Cette règle ne s'applique pas ici, c'est même le contraire, pensez davantage à apporter la juste quantité d'arrosage et ce sera votre meilleure option pour obtenir des plantes bien développées et saines durant toutes les différentes phases d'évolution. Notamment pour l'ensemble des variétés de cannabis automatiques, elles n'apprécient guère l'arrosage excessif, les variétés féminisées le tolère légèrement mieux, cependant, il est globalement préférable d'éviter ce phénomène.

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La vigueur racinaire de la génétique ou du phénotype 

En général, une grande majorité de graines de cannabis de grande qualité ou de variétés, démontrent un développement assez linéaire dans le temps, c'est-à-dire que, l'on peut observer une évolution active et régulière bien séquencée au niveau de la chronologie de leurs différentes phases d'évolution.

Cependant certaines variétés cultivées à partir de graines, dont les traits génétiques varient à cause de leur expression phénotypique spécifique, démontrent un rythme de croissance de leur masse racinaire variable. Cela n'est pas forcément dû au fait que les soins apportés sont inférieurs à ceux apportés aux autres plantes, mais simplement, car l'expression singulière du phénotype en question est différente. 

La finalité est que logiquement cela se reflétera directement sur la taille de la structure de la plante, qui sera donc différente de ses sœurs. Souvent, des cultivateurs réalisant leurs premières expériences avec la culture de la plante, pensent que la plante a un problème ou que quelque chose ne va pas bien, mais c'est une idée erronée, car il faut tout simplement adapter l'alimentation en eau et nutriments en fonction de la taille de la plante. Il ne sert à rien de forcer son destin, il suffit seulement d'adapter sa nutrition en cohérence avec sa physionomie et ses nécessités naturelles.

Principes basiques d'un bon arrosage en toute simplicité

 Quelques conseils pratiques simples pour bien arroser vos plantes de cannabis :

• Toujours arroser vos plantes de cannabis le matin en extérieur, ou avant que vos lampes s'allument en intérieur. Si vous arrosez durant la journée, cela peut favoriser le phénomène de "cuisson des racines", entraîner des brûlures sur les feuilles (si présence de gouttes sur celles-ci durant l'arrosage) et si vous le faites le soir, cela pourrait faire augmenter le taux d'humidité significativement au sein de la culture durant la période nocturne, et favoriser ainsi l'arrivée des pathogènes et insectes.
• Nous vous conseillons de remplir deux pots de même taille, avec un volume et un type de substrat similaires, arrosez un des deux avec une quantité d'eau ou de solution nutritive adéquate à la plante qu'il contient, et essayez ensuite de les peser manuellement et de mémoriser au maximum le poids des deux. Cela constituera vos repères pour la suite, d'une plante en conditions sèches et d'une plante arrosée. Vous saurez ainsi quels sont les besoins concrets de la plante à chaque instant. Répétez cette opération à chaque stade d'évolution de la plante. Avec cette méthode, vous comprendrez plus rapidement le phénomène et vous allez acquérir une expérience solide à court terme. Votre lecture sera ensuite beaucoup plus rapide à ce niveau pour l'avenir !
• Vous pouvez utiliser un appareil de mesure simple pour connaître le taux d'hygrométrie contenue dans le substrat au départ, mais la méthode ci-dessus est celle utilisée par les cultivateurs les plus expérimentés !
• Arrosez vos plantes avec de l'eau ayant une température similaire à la température ambiante de l'espace de culture, cela évitera tout choc thermique et donc tout stress pour la plante
• N'attendez pas de voir le moment où la majorité des feuilles de vos plantes retombent vers le bas, car sinon c'est le signe évident d'une carence hydrique avérée et avancée, ce qui est dommageable pour ces dernières. Pensez à la méthode de l'évaluation du pesage manuel mentionnée plus haut, elle est votre meilleure alliée pour réaliser l'arrosage au bon moment
• Pensez toujours à bien mélanger vos différents engrais, stimulateurs, boosters, etc. avant de mesurer le pH et l'EC de votre solution nutritive (hydroponie, aéroponie, NFT), sachant que de nos jours beaucoup de fertilisants destinés à la culture en terre, ne nécessitent pas la mesure du pH, car c'est un substrat tampon. Cependant, dans ce cas, mesurez la valeur initiale de votre eau avant mélange 
• Si vous utilisez des appareils de mesure de pH comme pour l'ec digitaux ou électroniques, veillez à les calibrer tous les 3 à 5 jours généralement, car sinon vos valeurs seront nettement erronées et les conséquences peuvent être néfastes. Un bon nettoyage de ceux-ci après chaque utilisation est également conseillé, pour éviter que les sondes conservent des résidus permanents d'engrais et vous fournissent des résultats incorrects

• Ne conservez pas une solution nutritive durant plus de 24 h, il est même toujours préférable de réaliser des solutions nutritives dans l'instant, pour une application imminente. Conservez vos engrais dans un endroit ayant des conditions climatiques stables (humidité et températures modérées), pour éviter les différentes altérations de ces derniers. Nous vous conseillons de ne pas conserver des fertilisants durant une longue période, approvisionnez-vous en quantité assez proche ou exacte de vos besoins pour la réalisation de chaque cycle de culture. Si vous sentez une forte odeur assez similaire à de l'ammoniac, qui se dégage d'une bouteille de fertilisant déjà utilisée depuis une certaine période, alors mettez là à la poubelle. Cela signifie que l'engrais en question est fortement dégradé et inutilisable
• En complément de ces conseils élémentaires et fondamentaux pour arroser correctement vos plantes de cannabis, tenez toujours compte des 4 catégories principales des facteurs mentionnés tout au long de cet article, et qui représentent finalement un ensemble informatif complémentaire fiable

Bon arrosage et bonne culture !