astuces Docteur Bio

Outdoor: les astuces du Docteur Bio

  • Ses amis l’ont surnommé Docteur Bio. Cet ingénieur en retraite de 66 ans utilise la marijuana depuis quinze ans pour combattre des migraines et des névralgies faciales à propos desquelles il a consulté en vain de nombreux spécialistes. Il cultive lui-même son herbe dans le mas provençal qu’il a racheté dans l’arrière-pays niçois. Il livre en exclusivité pour DINAFEM ses astuces issues d’une longue pratique.
astuces Docteur Bio

Pourquoi cultiver Bio ?

Tout simplement parce qu’on obtient au final un produit de très grande qualité qui ne revient absolument pas plus cher. Je fume pour des motifs médicaux et il est à peu près évident que l’herbe produite sous lampes de façon industrielle est inappropriée pour ce genre d’usage. A chaque fois que j’en goute, elle provoque de terribles quintes de toux, sans parler de son goût qui est acre et acide. Les mafias qui la produisent se fichent bien de la santé de leurs clients. En m’y prenant ainsi, je sais ce que je roule dans mon papier à cigarette : du pur bonheur !!

1) Les graines.

Les semences constituent l’investissement alpha de toute culture réussie. Je n’achète que des graines de première qualité quitte à dépenser un peu plus car le retour sur investissement le justifie amplement. Cette année, j’ai acheté des graines DINAFEM car j’ai été séduit par leurs autofloraison. Et aussi par les packs collectors, car j’aime bien avoir des herbes différentes. J’en achète toujours un peu plus que j’en plante et cela me permet d’éliminer les plants les moins vigoureux. L’aptitude génétique à croitre et à produire des boutons floraux est différente, même pour des graines issues d’un même lot, tout particulièrement pour les plantes auto florissantes. Elle peut s’observer dès les premiers jours. Comme je n’ai pas beaucoup de place, je n’hésite pas à éliminer les jeunes pousses qui ont eu du mal à germer ou qui restent nettement plus petites deux semaines après la germination.

1º Ce tas est pour dans deux ans. Les couches de terre et de déchets végétaux sont alternées. Le docteur Bio a laissé des branches pour aérer sa meule qui va s’affaisser au fil du temps.

2) Du fumier, encore du fumier, toujours du fumier.

Ici, la terre est ingrate, à peine bonne pour y faire brouter les chèvres. Il est donc indispensable d’amender le sol en profondeur pour obtenir des résultats satisfaisant. Le fumier, c’est les garde-manger des plantes et dieu sait qu’elles sont gourmandes. Les maraichers du coin en mettent à peu près un mètre cube pour cent mètres carrés de tomates ou de melons. Pour moi, c’est un mètre cube pour vingt mètres carrés voire plus encore. La seule fois où j’ai récolté un kilo de têtes sur une seule plante, elle avait poussé sur un tas de fumier pur : tout simplement magique !!!! Sur Internet les conseils abondent pour produire cette précieuse matière première. Le problème, souvent, c’est le temps : pour un fumier parfaitement décomposé, il faut compter dix-huit mois à deux ans. Je monte le tas directement sur la surface à cultiver. J’y mets des déchets végétaux broyé, notamment des quantités d’orties, plante que je laisse proliférer tout exprès. Je m’arrange avec les éleveurs de volaille du coin pour récupérer fientes et plumes : c’est un peu pénible à manier, ma femme râle à cause de l’odeur, mais ça vaut largement le guano de chauve-souris. Après, je l’incorpore à la terre à deux fers de bèche après y avoir ajouté deux ou trois sacs de sables et de la tourbe brune.

3) Bâchage et peu d’arrosage.

Encore un truc de maraicher professionnel: le bâchage systématique du sol. En été, le sol est soumis à un ensoleillement qui le cuit comme de la poterie et il reçoit parfois en peu de temps des trombes d’eau d’orage qui achèvent de le tasser. Pour bâcher, il suffit de poser sur le sol une feuille de matière plastique (2mx2m pour une plante régulière, 1mx1m pour une auto) et d’en enfoncer légèrement les bords dans la terre avec le tranchant d’une pelle. Je fais un trou de vingt centimètres de diamètre au centre pour y placer les jeunes plants. Je peux m’absenter jusqu’à deux semaines sans qu’ils manquent d’eau. Mieux, l’hygrométrie du sol est parfaitement régulée, il n’est jamais ni desséché, ni détrempé. L’enracinement sous la surface, là où la couche est particulièrement fertile est spectaculaire. Par temps chaud, un arrosage hebdomadaire suffit : trente litres par pied minimum afin que l’eau descende vers les profondeurs et permette à la plante de s’y enraciner également. Avec ce système, les plants continuent leur croissance jusqu’à un stade avancé de la floraison et le rendement est bien meilleur.

2º Celui-ci sera bon dans huit mois, pour la mise en culture d’avril. Après carottage du tas, le docteur Bio a constaté que le feuillage à la base n’est pas encore assez mur. Il vient de rajouter une brouette de crottin de cheval qui va relancer les processus de recomposition.

4) La fertilisation.

Le maitre mot en la matière : MINIMALISME. Certaines plantes, notamment les autos s’en passent très bien mais pour celles qui ont une croissance végétative importante l’apport d’engrais reste nécessaire surtout si vous cultivez en sol moyennement ou peu fertile. Les engrais de croissance sont en règle générale moins nocifs que les engrais de floraison. Personnellement, je divise par deux les quantités préconisées par les fabricants pour l’indoor et je les dilue dans plus de liquide afin de ne pas stresser les plantes. Si la période de rinçage conseillée est de deux semaines, avec moi, ce sera trois ou quatre et ainsi de suite. Si on a le temps et le courage, le meilleur engrais, c’est le fumier. Si vous habitez à la campagne, ce ne doit pas être très difficile ni cher d’en acheter deux mètres cubes contre un billet au fermier du coin.

3º Celui-là est bon pour la mise en culture.

5) La biodiversité

Celui qui jardine bio s’apercevra vite que la biodiversité, loin d’être un gadget pour bobos en mal de conscience planétaire est un élément fondamental du succès. Par exemple, dans mon jardin les deux problèmes essentiels sont les pucerons et les acariens. Pour les premiers, je fais confiance aux coccinelles que j’attire avec des refuges en branches de ronces ou de sureau dans lesquels elles aiment passer l’hiver. Pour les araignées, ce sont les oiseaux qui font le travail ; charge à moi de leur créer un environnement accueillant en disposant mangeoires et nichoirs dans les endroits stratégiques. Pour les limaces et escargots, j’ai un couple de hérissons. Par ailleurs, je laisse pousser d’autres espèces entre mes plants chéris : tomates, tournesols, capucines de Lobb, pavot et molènes. Elles interagissent favorablement. Ce goût de la diversité se retrouve aussi dans le choix de cultiver des herbes toujours différentes et d’essayer les nouveautés qui apparaissent sur le marché.

4º Et les rendements docteur Bio ? « Pour me faire une idée, je me base sur le diamètre de la tige à la sortie du sol. Un millimètre est égal à dix grammes. Cette hampe d’OG KUSH AUTO en mesure vingt-huit et portait deux-cent quatre-vingt-sept grammes de têtes séchées et manucurées. Le pied n’a reçu aucune fertilisation, aucun traitement d’aucune sorte mais c’est vrai que le soleil a bien donné cette année».

6) La chaine de la qualité

Dans mon travail d’ingénieur, j’ai été amené à me préoccuper des normes et de la question de la qualité. Pour l’herbe, c’est toute une mentalité, un processus d’amélioration continu, qui s’étend sur plusieurs saisons, qui ne concerne pas que la culture proprement dite. Une herbe de qualité doit être séchée avec le plus grand soin, au moins en dix jours ou plus. Les têtes doivent être manucurées, stockées à l’abri de l’air, de la lumière, dans un environnement frais et à température constante. Une herbe de qualité se consomme avec modération. La Black Domina, elle doit friser les 20% de principes psycho actifs. Je ne la fume que lorsque les douleurs attaquent et encore, un minuscule stick suffit pour calmer une crise qui serait atroce autrement. Ici, c’est de la Mexican Sativa, elle titre 10% au maximum et son goût est doux et sucré. Lorsque je jardine, j’en roule un gros cigare que je mâchonne tout l’après-midi et que je rallume de temps en temps pour une pause à l’ombre. La qualité et la diversité sont inséparables.

24/09/2015

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